Majoritairement, les voitures d’occasion qui arrivent sur les marchés africains sont constituées par des véhicules usagés en provenance d’Europe. Leur nombre varie entre 3 à 4 millions dont 25% proviennent du port d’Anvers en Belgique, d’après une étude faite par Martin Rosenfield de l’Université libre de Bruxelles.

Par ailleurs, près de 100.000 véhicules canadiens ont exportés vers l’étranger durant l’année 2015, a fait remarquer l’économiste Carlos Gomes de la Banque Scotia. Par contre, leur destination finale est totalement inconnue. Cependant, ces derniers font escale sur le marché américain avant d’être expédié à leur tour dont la plupart vers les ports africains.

Parmi eux, il y a le port de débarquement béninois où plus de 25% des biens importés sont accaparés par des automobiles usagées. D’ailleurs, cette situation dure depuis une vingtaine d’années.
Pour ce faire, les parcs Micha, Autodeal, Almadina et Zone GTS se trouvant du côté Est de la sortie de la ville de Cotonou sont là pour abriter une multitude de voitures d’occasion qui se compte par milliers en attendant des éventuels preneurs. Pourtant, cette activité tourne au ralenti depuis un certain temps, raconte Aimé Djalil, un démarcheur de moto. En effet, c’est vraiment la dure réalité depuis 2016, la dernière fois où il y avait eu encore beaucoup d’acquéreurs, notamment nigérians. En fait, les voisins nigérians se déplaçaient personnellement au port de la capitale béninoise pour acheter en moyenne 1.000 voitures par jour, confirme Khaled Ibrahim, revendeur égyptien.

Etat transitaire

Généralement, la faiblesse de l’économie béninoise peut se refléter sur l’existence de ces nombreux véhicules d’occasion pleins de poussières importés qui stationnent dans la ville de Cotonou. Un cas montrant que toutes les marchandises en provenance des pays étrangers ne font que transiter seulement sur le territoire de ce pays africain.

D’ailleurs, le choix des dirigeants de devenir un pays-entrepôt ne date pas d’hier mais dès le début du 21ème siècle dans la mesure où la République du Bénin n’a pas assez de ressources à valeur ajoutée et ne possède que très peu d’industries.
Ainsi, les autorités ont préféré se concentrer davantage vers les activités portuaires qui consistent à entreposer des biens en appliquant un minimum de tarifs douaniers pour les réexporter par la suite. En tout cas, une étude faite par la Banque mondiale en 2009 a montré que les véhicules qui transitent au Bénin puis exportés à nouveau vers d’autres pays profitent largement à l’Etat béninois. Par ailleurs, l’Uemoa (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) déclare également que l’échange réel des exportations l’autorité béninoise avec le Nigeria est estimé à 70%.